Quand l’Église s’interroge sur l’Avenir et la Paix à la Veille de la Présidentielle

À quelques mois de l’élection présidentielle camerounaise, prévue pour le 12 octobre prochain, une voix inattendue s’élève.

Toute retentissante, c’est celle de l’Évêché de Bafoussam.

L’histoire des élections présidentielles au Cameroun (1960-2025)

Ainsi, ce mercredi, l’évêque Monseigneur Paul LONTSIE-KEUNE, s’est prononcé globalement sur le processus électoral en cours.

En effet, l’homme de Dieu, dans sa communication de plusieurs pages, fait des déclarations qui résonnent.

Aussi, ses préoccupations sont profondes et appellent à la réflexion collective.

Le leitmotiv qui traverse ce document est une question lancinante : « Le peuple murmure… nous nous interrogeons ».

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Le message, adressé au peuple de Dieu, et aux Camerounais en général, intervient dans un contexte d’incertitude.

Des observations faites

Selon le prélat, l’annonce, le 26 juillet 2025, de la liste provisoire des 13 candidats retenus par ELECAM pour la présidentielle, a suscité des réactions contrastées.

Plus encore, l’Évêché relève qu’après cette publication, les forces de l’ordre et de sécurité, se sont massivement mobilisées dans les grandes villes du pays.

Selon le religieux, il s’agit d’une démonstration de force visant à intimider les Camerounais, ce qui est contraire à la loi.

Par ailleurs, au cœur des préoccupations ecclésiales se trouvent les nombreuses plaintes et requêtes introduites auprès d’ELECAM, du Conseil Constitutionnel et des tribunaux.

D’autant plus que, ces réclamations relatives à la non-publication de la liste électorale nationale ou à des déclarations d’incompétence de la haute juridiction.

Ces revendications, souvent contraires aux dispositions du code électoral, sont perçues comme un « rejet systématique » de la constitutionnalité des lois et de la régularité du processus.

Des dénonciations

Le diocèse de Bafoussam dénonce également les restrictions systématiques des libertés publiques, le rétrécissement de l’espace public.

Bien au delà, elle parle des comportements tels que les menaces, intimidations et interdictions qui visent à réduire au silence.

De plus, l’explosion du tribalisme et des discours haineux dans les médias est également pointée du doigt.

Il en parle comme un facteur de division supplémentaire pour les Camerounais.

Davantage, le prélat évoque dans cette sortie, l’adage qui selon lui, semble guider certains acteurs : « Il faut diviser pour mieux régner ».

Exhortation de l’Eglise

Face à ce tableau, l’Église Catholique insiste sur l’importance d’une paix véritable, qui ne saurait être le fruit du mensonge, de la manipulation, de l’injustice ou de la corruption.

En outre, elle souligne que: « la paix durable se construit sur des fondations solides et fortifiées d’un véritable État de droit que sont la justice et la vérité ».

Par conséquent, l’absence de l’alternance en démocratie est également un point crucial soulevé.

« Elle permet le renouvellement pacifique du pouvoir, empêche la confiscation du pouvoir par un seul groupe>>.

L’homme de Dieu ajouté dans son élan la démocratie :<<renforce la légitimité des institutions, stimule la responsabilité des gouvernants>>

Monseigneur Paul Lontsie Keune pense en outre que la démocratie: <<donne aux citoyens le sentiment d’être véritablement souverains ».

Le droit, la justice et la paix au devant

L’Évêché de Bafoussam lance un appel vibrant à la vérité et à la liberté de conscience.

Il engage d’autre part les membres du Conseil Constitutionnel, devant leurs responsabilités citoyennes.

Il rappelle que la justice ne doit pas seulement être faite, elle doit aussi « être vue comme étant faite ».

En somme, le message de l’Évêché de Bafoussam est une interpellation forte.

Aussi, un appel à la vigilance et à la prière pour que le Cameroun connaisse une élection transparente et juste.

Ceci, dans le respect de la dignité et des droits de chaque citoyen.

Un cri du cœur qui résonne comme un avertissement et une invitation au dialogue constructif pour un avenir paisible et prospère.