Monsieur Pekoua, merci de vous prêter au jeu de l’interview.
En tant que figure politique évoluant au sein de l’UPC, un parti marqué par de multiples tendances, pourriez-vous nous préciser votre fonction exacte et le courant politique auquel vous êtes rattaché ?
Bonjour je ne vais pas nier que l’Upc est traversée par des tendances multiples comme vous dites, c’est de notoriété publique mais il faut bien comprendre que c’est le tribut de notre défaite militaire pendant les luttes néocoloniales.

Nous avons perdu sur le terrain militaire mais nos idées nous ont établis comme les vainqueurs moraux. Le combat continue en suscitant des schismes pour discréditer le combat nationaliste. On en arrive à cette situation ubuesque où des gens se vetissent de la tenue de l’Upc pour dénigrer l’Upc et faire la promotion de ses bourreaux. Il y a effectivement plusieurs tendances chez nous mais personne n’est dupe.
Bref !
Je suis le secrétaire général de l’UPC qui a tenu son congrès le 10 septembre 2021 à Bandenkop avec Mme Henriette Ekwe comme présidente du parti.

Ce 15 janvier, vous avez rendu hommage à Ernest Ouandié. Quel bilan tirez-vous de ces 54 ans depuis sa disparition et quel message cet anniversaire revêt-il aujourd’hui pour l’UPC ?

54 ans après son décès, Ernest Ouandié est plus vivant que jamais comme on peut le voir tous les 15 janvier à l’occasion de la commémoration de son martyre. Le gouvernement qui l’avait fusillé le 15 janvier 1971 a fait un rétro pédalage en l’élévant au statut de héros national en 1991. Il est depuis lors célébré au-delà de sa famille politique. Son endurance au combat, son patriotisme sont aujourd’hui des modèles pour une jeunesse en perte de repères. Il n’y a pas de vents favorables pour ceux qui ne savent pas d’où ils viennent viennent. L’Upc et ses martyrs sont là pour ancrer nos populations sur leur histoire et leur rappeler à chaque instant d’où elles viennent et qui elles sont.

Vous avez profité de cette occasion pour soutenir la candidature du Pr Bahebeck. Quels sont les arguments qui motivent ce choix et en quoi sa candidature répond-elle, selon vous, aux enjeux actuels du Cameroun ?

Tout à fait. C’est un processus qui a commencé depuis le début de l’année 2024. Bafoussam le 15 janvier 2025 était la 3e étape après Douala le 6 avril 2024, Ekite par Edea le 13 septembre 2024.
Il y avait une short-liste de 12 prétendants soumis à la sentence des présidents des 139 sections de l’Upc. Le Pr. Bahebeck est arrivé en tête avec 27 citations suivis de Baleguel Nkot 22 citations Michel Eclador Pekoua 21 citations et Bapooh Lipot 20 citations ainsi de suite

Considérez-vous le Pr Bahebeck comme le candidat idéal pour les prochaines élections présidentielles ? Pourquoi ?

Le Pr Bahebeck s’est imposé comme le candidat de la rupture. Vous savez qu’il y a des leaders de l’Upc qui ont engagé la campagne en indiquant d’emblée qu’ils s’alignaient derrière d’autres candidats tels que le Président Paul Biya ou le bâtonnier Me Akere Muna. Ils ont eu des adeptes mais pas en nombre suffisant pour s’imposer face à un candidat de la rupture qui veut que l’Upc aille à cette élection en nom propre.

Comment l’UPC se prépare -t-elle en interne pour affronter les échéances électorales à venir ? Quelles sont les stratégies mises en œuvre ?
Tout sera porté sur la place publique en temps opportun. Maintenant c’est le temps de la désignation du candidat. Le temps de la campagne et des programmes viendra.

Que vous inspire la sortie des Évêques du Cameroun, en terme d’actualité Politique?
Ils ont exprimé leurs aspirations et cela ne devrait justifier aucun anathème sur eux. La liberté d’expression et d’opinion est semble-t-il garantie par la constitution

Pour conclure, quel message souhaitez-vous adresser aux Camerounais à l’aube de ces élections ?
Déjà que les gens y participent et cela commence par une inscription massive sur les listes électorales. Ensuite que tout le monde respecte le verdict des urnes.

Propos recueillis par Sorelle TEUSSOP

NB : Il est important de préciser que l’honorable Robert BAPOOH LIPOT, Secrétaire Général en exercice de l’UPC, a affirmé n’avoir pas pris part au processus décisionnel ayant mené à la désignation du Pr Bahebeck.

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