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Le Declic de l'info

Derrière les deux prix internationaux remportés par Régine Glwadys Lebouda se cache un parcours de vie marqué par les épreuves. Son histoire, riche en rebondissements, témoigne de la force de la résilience et offre des leçons précieuses à chacun d’entre nous.

🌦️Reconnaître et embrasser sa saison 🌦️

Il y a un an, je me retrouvais quasiment à la rue en plein hiver… un classique que je n’aurais jamais imaginé vivre!
J’avais sous-estimé le temps et l’argent qu’il me faudrait pour trouver un logement en île de France et la gentille personne qui m’hébergeait avait perdu patience et fixé une date de départ. Je lui étais déjà très reconnaissante de m’avoir accueillie alors j’ai fait ma valise en prenant soin de lui exprimer mon immense gratitude.
Dans le froid de novembre, l’amie d’une amie qui ne me connaissait ni d’Ève ni d’Adam a spontanément proposé de m’accueillir avec une bienveillance rare. Pendant deux semaines, j’ai partagé son minuscule studio d’étudiante. Une grande leçon d’humilité pour le grand reporter qui vivait dans un duplex de quatre chambres à Yaoundé trois mois plus tôt.

Les doutes ont afflué. Je me demandais ce que je foutais dans ce pays froid, loin de ma famille. Trouver un logement s’avérait aussi difficile que trouver des piges dans un média en France. J’allais en cours le pas lourd et l’esprit chagrin, regrettant les matins pas si lointains où je réveillais le Cameroun entier à la télévision publique nationale, enchaînant trois heures de direct de 6h à 9h comme présentatrice de la matinale tout info sur CRTVweb .

Mon corps arpentait les magnifiques rues de Paris sans les voir, exténué par l’enchaînement de trains, métros, bus pour rallier l’université. Mon cœur se languissait des querelles avec les moto taxi de Yaoundé qui ne loupaient jamais une occasion de gratter mon véhicule ou de casser mon rétroviseur.

Puis un matin, j’ai dû présenter ma carte d’étudiante à l’entrée d’un événement et là: surprise! j’avais droit à un prix réduit. Un rai de lumière a traversé mon esprit. J’étais étudiante. J’avais choisi de le redevenir pour un but précis : étendre mes horizons de journaliste, perfectionner mes talents de documentariste. J’ai réalisé que me morfondre équivalait à mettre un frein à mes ambitions et risquait de me contraindre à la marche arrière. Il me fallait embrasser cette saison avec gratitude et passion.

À partir de là, tout s’est illuminé progressivement. J’ai trouvé mon petit logement d’étudiante qui me coûtait le prix d’une villa au Cameroun, réalisé un film émouvant sur cette expérience, validé tous mes crédits avec excellence, incarné l’actualité africaine sur la télévision Africa24, glané deux distinctions dans un grand festival de documentaire, tissé mon réseau, initié des travaux scientifiques qui donnent une nouvelle dimension à ma carrière. Et ce n’est que le début.

Alors que décembre déverse son lot de remise en question, je tenais à partager ce texte comme un message d’encouragement. Peu importe la phase actuelle de votre carrière ou de vie , retenez que chaque saison a ses douceurs et ses aigreurs. À vous de les identifier et d’en tirer le meilleur.
Régine Glwadys Lebouda

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