Depuis le début des vacances, les enfants de moins de 15 ans ont envahi les rues de la capitale régionale de l’Ouest du Cameroun. Ces jeunes se sont lancés dans le petit commerce. Pendant cette période de vacances, ils jonchent les artères de la ville de Bafoussam proposant à longueur de journée les arachides, le bitacola, les bonbons, la banane entre autres. Ces mineurs confient qu’ils pratiquent ces activités commerciales pour soutenir leurs parents à la veille de la prochaine rentrée scolaire. Pour certains parents cette situation est dûe à la conjoncture économique actuelle précaire. <<Ce n’est pas normal, mais ce sont les difficultés de la vie qui poussent les parents à envoyer les enfants vendre dans la rue>> déclare Joël, la quarantaine rencontré au quartier Tamdja. D’autres parents ne partagent pas cet avis, c’est le cas de Léandre père de famille, propriétaire d’une boutique au quartier Banengo. Si les enfants mineurs se lancent souvent dans le petit commerce en période de trêve scolaire, cela ne relève pas toujours de la volonté des parents pense John. <<Je n’encourage pas. Mais il y a des orphelins qui n’ont personne à qui se confier et sont obligés de faire du petit commerce pour pouvoir joindre les deux bouts. Cependant pour moi si l’enfant à 15 ans ou plus, je peux tolérer », déclare-t-il.
Cette pratique s’accompagne de plusieurs risques notamment des accidents de la circulation, viols , enlèvements et bien d’autres. Les parents bien qu’étant coincés financièrement doivent penser au bien être des enfants avant de les laisser se pavaner dans les rues de Bafoussam. Rappelons que la Déclaration des droits de l’enfant du 20 novembre 1959 ratifiée par le Cameroun le 11 janvier 1993, stipule au principe 9 que l’enfant: « doit être protégé contre toute forme de négligence, de cruauté et d’exploitation … et ne doit pas être admis à l’emploi avant d’avoir atteint un âge minimum approprié ». Plusieurs instruments juridiques nationaux et internationaux ratifiés par l’Etat du Cameroun condamnent également le travail des enfants mineurs.
Arnaud Fotso